> mardi 16/08 Vignes et forêts beaujolaises

Comme chaque année, après 15J "vivifiant" à l'Océan, la motiv est énorme pour ma 3ème semaine, du VTT à gogo ! j'ai topoté dans ma tête en regardant les mouettes se laisser porter par le vent sur les lignes de crêtes des dunes, je me suis vu gravir le pic du Mas de la Grave en avançant à 30,9 sur la plaque sur la digue (dondaine) de St Martin....
Mais comme chaque année, au retour un soupçon de lucidité (Lundi soir après avoir testé chez La Rose la Daurade Royale et un rosé très frais) je me suis souvenu que je déchante souvent au retour de l'Océan ...
Donc avant de boucler le paquetage pour le VDM, je me teste, je choisis un topo que je devine ....hummm comment dire ....exigeant, le genre qui s'offre pas facilement, annoncé à 1850D+, que là encore je sais exagérés, ça devrait se finir à 1500/1600 l'affaire, mais comme un topo de VDM, c'est à dire avec un début d'ascension dès le 1er coup de pédale, moi qui aime 20 premières minutes cool pour me chauffer !
Départ sous le soleil, au loin les Monts d'Or sont à l'ombre sous un cumulus stationnaire, Rémi est à l'ombre.
Je pédale pas trop mal, je pousse aussi, très vite je me rends compte que, comme les autres années, emmener du développement sur piste cyclable, ça n'a rien à voir avec la vélocité et le souffle requis pour notre pratique, en plus simple j'en chie

....et pas qu'un peu!
Nouvelle désillusion, en arrivant sur les crêtes , le ciel se couvre: un gris suspect, j'ai même 2 ou 3 gouttes. Les parties que je sais "roulantes" sont entrecoupées de véritables marres, de plusieurs mètres de longueur, profondes

je me crois en automne, ça sent le champignon de partout ...on est en été ou pas?
c'est quoi ce bazarre ? J'ai une couverture de survie mais pas de manches longues ni de coupe-vent! je me suis crêmé avec attention (entretien du bronzage), les lunettes de soleil à 10€ achetées sur le marché , efficaces en bord de plage, sont nulles, j'y vois comme dans le trou du c.l de celui qui me les a vendues
Le fût d'Avenas, ça y est j'y suis, descente de Durbize, clair j'ai progressé, je passe les endroits où d'habitude je prétexte de vs prendre en photos pour en descendre une grande partie à pieds, 2 endroits m'ont résisté, par mauvais choix de trajectoires, je suis content
Le cièl s'éclaircit à nouveau, on passe de presque froid à trop chaud
Déconvenue à la Russie: dans la grosse dernière descente, étroite , en terre meuble, j'ai de l'assurance, je lâche les freins, je me fais un peu peur, je fais un gros freinage, puis relache le frein avant, la roue arrière bloque et glisse, je réagis mal, la roue avant part en travers, et splashhhh, je déclipse le tubeless, pas un petit pshittt, un gros splash, avec une belle gamelle sans gravité.
100% à plat, deuxième erreur, je vois un carrefour en contrebas avec des piqueniqueurs, je finis la descente avec le vélo à la main, rétrospectivement grosse connerie, je finis probablement de déclipser le pneu sur tte la circonférence

J'avais pas prévu de stress avant la reprise la semaine prochaine, mais me revient instantanément à l'esprit une déconvenue d'il y a 2 ou 3 ans, impossible de claquer le pneu avec une pompe de sac à flotte, je flippe un peu.
Depuis j'ai une nlle pompe, le must qu'il est écrit dans les forums, le seul qui l'ai testée, c'est Olive dans le Bugey, bien évidemment au bout de 10' d'efforts je suis en train de draguer les pique-niqueurs, des fois qu'il y ait une pompe à pieds dans un coffre, que nenni, rien de rien.
a chaque coup de pompe, c'est des bulles de préventiv qui se gonflent et éclatent autour de la jante, c'est presque joli, ces bulles de chewing-gum.
J'envisage la chambre à air, un dernier effort, je donne tout, et là bing ça mord, je trouve de l'énergie, je lâche rien, et ...vous allez pas me croire, je fais claquer le pneu, 2 fois

ce petit bout de machin en alu de 20cm aurait pu balancer 4 bars ?
c'est un ouf de soulagement, du coup je mange ma banane (pas celle d'Or, une vraie).
belle descente, à suivre, celle que vs connaissez, qu'on fait généralement en final des cîmes de Juliénas.
Du bas je vois bien le bonus de SebLB , la DH de Cenves.
A nouveau, longue ascension, très beau gîte de la Chapelle de la Vatre, je rejoins la Sibérie et le GR76A, longue discussion avec deux agriculteurs en bord de champ, quel accent dans ce coin, sympas, par contre pas férus de géographie, bcp de mal à se repérer sur les monts et mamelons environnants, ça doit pas être leur préoccupation, ne se repèrent qu'au nom des hameaux.
Alternance de Landes et de forêts (toujours aussi gras les chemins dans les bois

), descente jusqu'à Vauxrenard,
Pause avec 3 bucherons qui insistent pour me servir un verre de rouge, il avait vraiment une belle couleur, j'avoue avoir hésité

je commence à être cuit il est 14H00; je visite l'église, allume un cièrge pour rentrer sans déjanter
Et là, le morceau de bravoure du topo: la remontée au fût d'Avenas, une sente pierreuse et humide terrible, des hêtres et sapins couchés, puis une longue piste roulante mais j'ai plus le goût, je regarde et compte chaque centaine de mètres qui s'affichent: 36,1 36,2 ....etc, je me remémore le cri des mouettes, l'odeur des marées, une assiette de bullots aux Frères de la Côte .....
Arrivé en haut, c'est très chouette, belle vue, 2 belles auberges qui donnent envie d'une entrecôte sauce Roquefort, d'un pôt de coté lyonnais (un vrai, un de 46cl)
Je pense en avoir terminé, me laisser glisser jusqu'à Lantignié, 1400 de D+ (ils en racontent des conneries sur les forums , 1850 qu'il a écrit le garçon

)
Beau single (je joue de la selle télescopique avec un réel plaisir), puis cheminement dans les vignes, j'oublie les difficultés précédentes, c'est qd même un sacré topo.
Je crois être arrivé: 2,4 Km il reste, et là je me rends compte qu'on y va pas tt droit, je vois bien la malice du topo, un dernier zig avant le zag: va falloir remonter et aller finir dans ce bois, c'est des malades, j'en peux plus , j'ai plus d'eau, plus d'énergie, je pousse: je me tâte à gouter le raisin, besoin de sucre, d'un coup un pêcher au milieu de la vigne, j'en mangerai 5, oui 5, les meilleures pêches que j'ai jamais mangées, puis prendrai 1/4 d'H à rester allongé.
Le bois à suivre est difficile, bcp de bois sec au sol, c'est un single d'un circuit flêché FFC N°7, très ludique, j'apprécie pas à sa juste valeur ce final.
Enfin dernières vignes et Lantignié, son clocher, son bar, sa bière .....
ça fait 46kM et 1530 de d+ baro.
Un superbe topo qui a servi à une rando en 2007: les primeurs à Lantignié, le gpx est sur Utagawa, il y a quelques adaptations, mais qui ne sont faciles sur le terrain, j'y ai mis un joli bonus sans faire exprès au début et qui évite une portion de route au prix de l'ascension d'un joli mamelon.
A refaire en groupe!
En conclusion, je diffère le paquetage montagne, j'installe le hamac sur le balcon et inch'allah, vive les vacances :IoI:
> 46Km , 1530 D+ baro
