Digne - Tartonne, un autre "Chemin du Soleil"

Entre Digne et Tartonne, le parcours traditionnel des "Chemins du Soleil" (traversée VTT entre Grenoble ou Valence et Nice, via Sisteron), fait un long détour par le village d'Entrages et le col routier de Pierre Basse, sans sentier notable, ne s'attardant guère dans le secteur des Terres Noires qu'il ne fait que traverser rapidement, peu avant le village d'Archail.

La version proposée dans ce topo se concentre au contraire sur les pépites marneuses de la région, enchaînant les 3 descentes les plus spectaculaires du pays dignois, les crêtes de Saint-Jean, du ravin des Chauchets et de la Coussodière. Pour accéder à ce temple du VTT vertigineux, la trace remonte un long single parcourant les flancs du ravin de Banastiers. Roulable pratiquement partout à la montée, ce sentier ajoute au plaisir de la balade et au caractère hors normes de cette étape...

Celle-ci débute tranquillement, par quelques kilomètres d’échauffement sur la petite route qui conduit au hameau du Villard, à l’est de Digne. On la quitte peu avant (quelques dizaines de mètres) le pont qui franchit le ravin de Banastiers. Et c’est parti pour une longue séquence de Terres Noires qui s’achèvera après le village de Draix (séquence que l’on peut du reste rallonger d’environ 6 km en enchaînant la descente de Saint-Jean et celle du ravin de l’Areste, qui débute à quelques pas de la jonction du sentier de Saint-Jean et de la piste principale traversant le secteur, avant de revenir par la route du Villard).

La fin de l’étape se situe quant à elle dans un registre plus classique, le long de la route forestière du col de la Cine avant une descente tranquille (sentier puis piste puis route) rejoignant le providentiel gîte-bar-restaurant de Tartonne (où nous avons très bien mangé).

Départ du centre-ville de Digne-les-Bains.

Les crêtes de Saint-Jean et de la Coussodière comportent des passages exposés mais que l'on peut aborder à pied si l'on a quelque appréhension... Leur parcours est par ailleurs facultatif : celles de Saint-Jean donnent lieu à une boucle que l’on peut naturellement éviter, tandis que la découverte de celles de la Coussodière fait perdre 200 m de dénivelé que l'on regagne aussitôt pour retrouver la piste forestière du col de la Cine quelques hectomètrs à peine plus loin que l'endroit où on l'a quittée...

Portages ponctuels ; à noter que la trace évite les dernières rampes du col de la Cine par un portage tout à fait optionnel (d'une centaine de mètres de dénivelé), adopté par mes soins pour varier le menu de la journée...

Etape absolument magnifique. Quelques conseils et informations à retenir :

• A Archail, on trouve une fontaine en plein centre du village (le lieu est d'autant plus adapté pour un pique-nique que l'on y trouve des chaises mises à disposition !).
• Au pied des crêtes de la Coussodière, la piste qui permet de remonter vers le col de la Cine se divise en deux branches peu après le hameau de la Rouine. Préférer la branche de droite qui a le mérite d'être beaucoup moins raide et d'être facilement cycable (ce que n'est pas la branche de gauche, qui offre de son côté une rampe terminale abominable !).

Eviter de parcourir ce type de terrain sous la pluie (ou juste après) car les marnes peuvent devenir alors pratiquement impraticables...

Cette étape a été parcourue dans le cadre d'une traversée d'une semaine entre Sisteron et Digne. Quelques informations à connaître sur cette portion des Chemins du Soleil.

• Le parcours est vraiment de toute beauté et on peut regretter son état actuel de relative déshérence (le balisage est de moins en moins entretenu...), consécutif notamment à la disparition de la GTA (organisme initiateur autrefois de ce raid). Comment se fait-il que l'on y rencontre aussi peu de monde (zéro vététiste croisé en une semaine !) ; serait-ce que le VTT au long cours (qui est tout de même le summum de la pratique du point de vue de la découverte, du dépaysement et de l'aventure collective) n'a pas de public en France et en Europe ?

• Nous avons suivi la variante "montagne" entre Sisteron et Digne, passant par Thoard; cette variante plongeant après Saint-Geniez au fond de la vallée du Vanson, elle oblige ensuite à un long portage permettant de remonter sur le col de Mounis, départ des splendides crêtes panoramiques de Vaumuse. Nous avons choisi d'éviter ce tronçon en suivant la route depuis Saint-Geniez jusqu'au col de Fontbelle, au niveau duquel il est facile de rejoindre le col de Mounis (une piste puis un sentier permettant de faire rapidement le demi-tour de la montagne de Mélan). La traversée idéale consiste en fait à partir, non pas de Sisteron, mais de Bayons (ou d'Esparron-la-Bâtie) et de réaliser l'enchaînement suivant : lac des Monges, col de Clapouse, col de la Croix de Veyre, Feissal et, pour finir, les deux musts que sont les longs singles (balisés) passant sous les montagnes de Geruen et de Mélan. Cet enchaînement se termine à Authon (gîte d'étape et station de lavage VTT à disposition) et permet de rattraper facilement, le lendemain, les Chemins du Soleil, au niveau du col de Mounis (via le col de Fontbelle).

• On peut découper l'itinéraire en faisant étape à Saint-André-les-Alpes et Castellane; auquel cas on reliera Saint-André à Castellane en montant au mont Chauvet (par la route servant aux parapentistes) et en redescendant sur le col routier des Robines; ensuite suivre le joli single (en montée roulante) conduisant au point IGN 1155 m derrière lequel on plonge rejoindre la piste montant à Courchons (on améliore ainsi sensiblement l'intérêt VTT du parcours dans ce secteur).

• En matière d'hébergement, nous avons regretté le peu de choix existants (la période COVID n'arrangeant en outre pas les choses puisque certaines adresses étaient fermées). Mention particulière pour l'auberge du village des Ferres (dernière étape), où la qualité remarquable de l'accueil et des repas dépasse de loin tout ce que l'on trouve auparavant.