Haute Maurienne - Tour des forts de l'Esseillon

Ce parcours nous permet de découvrir les secrets de la barrière de l'Esseillon (ancien site militaire constitué de 5 forts) ainsi que la plus grande via ferrata de France.
Le départ se fait depuis le village d'Avrieux. Il faut prendre la D215 en direction de Villarodin et bifurquer sur le chemin de "la Samboëtte".
Ce chemin nous mène sur la RN6 en direction du col du Mont-Cenis. Une fois franchi le pont du Nant, nous arrivons au fort Marie-Christine. Un chemin assez large très intéressant descend jusqu'au Pont du Diable. La montée, tout d'abord délicate, devient difficile par la suite, mais cela ne dure pas, nous arrivons sur une piste plus large et moins raide.
Passé le village de l'Esseillon et le fort Victor-Emmanuel II, nous continuons sur la D215 en direction d'Aussois. A peine 300 m plus haut, nous voici au fort Charles Félix. Un panneau nous indique la direction du col de l'Esseillon. La descente très délicate se termine de nouveau sur la RD215. De là, un chemin descend en direction d'Avrieux par "l'envers" pour arriver au cimetière, puis au village.

Avrieux à 5km de la commune de Modane.

Pas de grosse difficulté à part une portion de montée après le pont du Diable et la descente du col de l'Esseillon.

Attention à la descente du col de l'Esseillon.
La traversée du pont du Diable à près de 90 m au-dessus de l'Arc peut se révéler impossible par des personnes ayant le vertige.

Un peu d'histoire sur les forts de l'Esseillon :
A la fin de l'époque napoléonienne, l'Europe est réorganisée : le congrès de Vienne (1815) condamne la France à restituer la Savoie à Victor-Emmanuel 1er et à payer une forte indemnité de guerre.
Celle-ci est utilisée pour fortifier la barrière des Alpes et interdire le passage de l'armée française. D'où la construction, dès 1820, des 5 forts de l'Esseillon.
En 1833, La Redoute Marie-Thérèse, l'immense fort Victor-Emmanuel et les forts Charles-Félix et Marie Christine sont achevés (les forts ont été baptisés du nom des membres de la famille royale de la Maison de Savoie).
Jusqu'en 1860, les forts remplissent leur rôle de dissuasion sur le chemin du Mont-Cenis mais le rattachement de la Savoie à la France puis le percement du tunnel ferroviaire du Fréjus leur enlèvent toute utilité stratégique.

La légende du pont du Diable :
A Bessans, vivait un charpentier habile qui se crut suffisamment bien équipé pour construire ce pont audacieux réclamé par l'armée. On commença les travaux; la construction avait bien démarré, mais une série de malheurs vint accabler notre artisan. Des ouvriers s'étaient blessés, d'autres, effrayés par l'abîme, ne voulurent plus travailler... Bref, le chantier était désert et le charpentier allait à grands pas vers la faillite. Il était temps, il fallait en finir. Il s'était engagé à terminer les travaux à Pâques, et la deuxième semaine du carême était passée.
Assis sur une pierre, la tête entre les mains, il se lamentait. Tout à coup, il sent un bras se poser sur son épaule. Il lève les yeux et voit un jeune homme de mine agréable, élégamment vêtu, fort courtois, bref, un fils de bonne famille à sa mine et à ses atours.
"Vous vous désolez, monsieur, parce que la construction du pont n'est pas achevée ? Mais moi, je vous le construis en une nuit. Il sera bien fait, solide et répondra en tout point à votre prix fait. Mais il faut me signer un contrat. Je ne vous demande pas grand-chose, votre bourse ne sera pas secouée. Je désire seulement m'approprier la première créature qui passera sur le pont. Je n'ai pas d'encre, mais j'ai du papier. Il est facile de vous faire une petite coupure au bras :
Quelques gouttes de sang me suffisent ; nous allons le rédiger ; c'est fait. Le pont sera construit la nuit qui précédera l'inauguration ."
Notre charpentier repartit pour Bessans se frottant les mains; il avait fait une bonne affaire. Mais en cours de route, il fut pris de doute. On le connaît bien à Bessans, le Malin... Ne serait-ce pas le diable?...
Cette idée lancinante était devenue une certitude; il avait signé un pacte avec Satan et avait promis l'âme de son prochain au diable !
Notre homme en avait perdu le boire et le manger. Il ne dormait plus. Sa femme avait beau le questionner, il restait muet. Le jour de l'inauguration arrive; à l'aube, il se rend avec elle sur le chantier et trouve un pont magnifique, remarquablement exécuté, parfaitement terminé; il avoue alors à sa femme la terrible réalité. Elle de dire :
- Que lui as-tu promis ?
- La première créature qui passera sur le pont.
- Malheureux, tu vois : l'armée s'avance ; au-devant il y a un garçonnet qui joue du tambour, un enfant ! Mais c'est bien une créature que tu lui as promis ?
- Oui.
Elle va alors chercher son chat noir.
Le diable cornu est au milieu du pont qui attend.
Elle saisit un bâton, tape sur le dos du chat qui fait un bond prodigieux, arrive près du diable et le griffe profondément. Le diable a été joué. Il part dans un grand fracas dont l'écho se propage dans toute la vallée.
Morale : à Bessans, les femmes sont plus rusées que les hommes, et même plus rusées que le diable.