Itinérance en Ubaye

Un magnifique raid de trois jours dans la Haute-Ubaye, dont la trace ne donne ici que le programme des jours 1 et 3 (aller puis retour entre la commune de Vars et le hameau perché de Fouillouse, où se trouve un gîte-auberge providentiel).

Pour le jour 2, je vous propose deux choix en fin de description, l’un pour (presque !) tout public, le second pour montagnards aguerris...

Étape 1 : Vars-Fouillouse

Une très chouette étape, permettant d’enchaîner logiquement et de combiner idéalement les sentiers panoramiques situés de part et d’autre du col de Serenne et de la Tête de Paneyron, ainsi qu’une folle descente sous les mélèzes jusqu’à Saint-Paul-sur-Ubaye. On ne regrettera guère le final goudronné, permettant d’apaiser le rythme de la journée et de lever enfin la tête pour admirer le paysage (ou au contraire de la baisser afin de contempler le spectacle offert depuis le vertigineux pont du Châtelet).

La trace démarre d’un des principaux hameaux de Vars (Sainte-Catherine, 1795 m), que nous avons tranquillement rejoint (deux petits kilomètres goudronnés) depuis un autre hameau, Sainte-Marie (1661 m), où nous avions passé la nuit (à l’hôtel de la Mayt, situé au bord de la route du col de Vars) et où s’est achevé notre mini-raid de trois jours, en autonomie (petit sac léger, comprenant simplement habits de rechange, outillage de secours et vivres de course).

Une agréable piste pastorale (lisse et bien tracée) permet de rejoindre sans trop d’effort le parking (2280 m, 6,2 km, 1 h) situé à son terminus, juste avant la cabane des Couniets. C’est là que démarre le sentier évident à suivre qui s’élève régulièrement jusqu’à un premier col dominant le Val d’Escreins (2568 m ; portions cyclables en début de montée et sur la fin). Une sente pratiquement à flanc (ponctuellement exposée mais cyclable à 99 %) conduit alors au col de Serenne (2674 m, 10,4 km, 2 h).

Au col, sous le regard du sommet calcaire de la Mortice (3186 m ; objectif classique à VTT...), débute un long et beau parcours panoramique de crête, via la Tête de Paneyron (2785 m, magnifiques passages à vélo, entrecoupés de quelques courtes montées avec sa bécane sur l'épaule), parcours s’achevant au col routier de Vars (2108 m, 18,4 km, 3 h 20) où l’on peut casse-croûter et boire un coup (bistrot), malgré un accueil que l’on peut qualifier pudiquement de perfectible (les reproches en cuisine et à l’adresse de certains clients nuisent à la sérénité du site !)...

La suite de l'étape, après un bref intermède dans le vallon de Crachet (pour éviter le goudron) et un tronçon de piste forestière qui fait son poids d’efforts (environ 200 m de dénivelé à remonter), conduit à l’entrée de l’ancien fort de Vallon Claous (2104 m, 24,9 km, 4 h 15), désormais privatisé en résidence secondaire (écriteau dissuasif à l'entrée...).

Une sente contourne le site en contrebas et se poursuit en forêt par une très belle plongée en lacets serrés, rejoignant la route principale du fond de la vallée de l’Ubaye, route que l’on traverse pour remonter rapidement, par un beau chemin agricole, sur le village de Saint-Paul (1460 m, 29,7 km, 4 h 50, fontaine et restaurant). On gagne alors tranquillement, par le goudron, le hameau de Fouillouse (1890 m, 36,7 km, 5 h 45).

Etape 2 : Fouillouse-Vars

Un retour relativement facile, pour regagner le départ de ce mini-raid, l’essentiel du dénivelé montant s’effectuant sur la très belle route goudronnée du col de Vars, versant Ubaye.

L’étape démarre par une première et magnifique descente sur sentier, en rive gauche de la vallée de la Baragne, reliant Fouillouse (1890 m) à Saint-Paul-sur-Ubaye (1460 m, 45’). A la sortie de Saint-Paul débute la montée, raisonnablement pentue, conduisant jusqu’au col de Vars (2108 m, 2 h).

Par un sentier (longeant la route à l’ouest) on descend rapidement jusqu’au refuge Napoléon (1990 m), juste avant lequel on trouve une piste, s’élevant progressivement (point haut vers 2110 m). On la quitte vers la gauche pour un enchaînement de chemins et de sentiers forestiers, croisant au début les pistes de la station de ski et se terminant par un single-track joueur qui conclut l’étape e beauté, au hameau de Sainte-Marie (1661 m, 3 h 30).

Etape 3 (ou 1 bis) : Fouillouse-Fouillouse

Il sera ici proposé de rallonger le raid d’une journée, comme nous l’avons fait nous-mêmes, mais en adoptant une version différente de la nôtre (ayant consisté à enchaîner les cols de Mirandol, du Vallonnet, de Stroppia et de la Gypière, avec en outre l’ascension au passage d’un « 3000 », la Tête de la Fremma, ce qui fut un programme un brin roboratif sur une journée : plus de 2000 m de dénivelé positif, à dominante « portage »...).

1/ Le plus simple (1300 m de dénivelé environ, boucle magnifique et pas trop difficile, où le risque le plus élevé est de battre à la course ou de tenir en respect les patous, de part et d’autre du col de Mirandol) consistera à gravir ce col (2433 m), par une piste forestière que l’on suit vers la droite, à la sortie amont de Fouillouse (1890 m) et que prolonge, à partir de la cote IGN 2132 m, un bon sentier (cyclable par endroits). Très belle descente ensuite sur le hameau de Saint-Ours (1780 m), dont l’auberge peut constituer un lieu d’étape alternatif et appréciable (dommage sinon que l’ancienne via ferrata dominant le site soit devenue désormais inaccessible...).

De Saint-Ours, l’ancienne piste militaire de Viraysse permet de rejoindre le carrefour du gué de Riou du Pinet (2215 m, premier départ de sentier vers le col du Vallonnet) puis, après avoir changé de versant, un second croisement (2333 m). L’un ou l’autre de ces deux chemins partant vers la gauche conduit aux lacs et au col du Vallonnet (2524 m) et à son voisin immédiat de Plate Lombarde (2535 m, que l’on atteint après un agréable tronçon alternant poussages et roulages). Il suffit alors de se laisser glisser jusqu’à Fouillouse...

2/ La seconde option monte directement, depuis Fouillouse, au col de Plate Lombarde, via les ruines d’un ancien fort (2190 m), terminus de la piste principale, souvent raide, que l’on trouve à la sortie amont de Fouillouse.

Un rude portage (mais le sentier est très bien tracé dans un raide pierrier) permet alors de se hisser sur la crête frontalière du col de Stroppia (2865 m). Après avoir perdu plus de 300 m de dénivelé (descente parfois chaotique, dont certains passages se font de préférence à pied...), le parcours s’élève à nouveau jusqu’au col de la Gypière (2927 m), situé en contrebas de la Tête de la Fremma (3151 m, sommet intégralement cyclable à la descente en dehors de deux passages longs de quelques mètres - à condition de viser sous le sommet la sente dévalant à gauche -).

La descente qui plonge sous la Fremma pour rejoindre le refuge de Chambeyron (2620 m), situé sous La Tête d’Aval ou de Chauvet (3320 m, autre sommet cyclable mais il faudra accepter de porter son VTT sur près de 700 m de dénivelé...), puis le carrefour des Cloutasses (2073 m) et enfin le torrent de l’Ubaye (soit par le sentier RD qui débouche en fond de vallée au niveau du pont de Grande Serenne, 1507 m ; soit par Fouillouse et un sentier RG tout aussi exceptionnel), est alors, et objectivement, l’une des plus belles descentes des Alpes (interminable et cyclable à plus de 99 %)...

3/ D’autres options existent aussi : en particulier celle passant par le Pas de la Couletta (2752 m), passage que l’on aura rejoint depuis la bifurcation du Vallon des Aoupets (2349 m). Cette troisième version en boucle permet d'éviter l’enchaînement fatigant Stroppia-Gypière (un seul portage et non deux...) et le passage par l’Italie.

Dans tous les cas, les traces permettant de constituer son menu peuvent être aisément trouvées et repérées via Vttrack.

Départ de Sainte-Catherine, un des villages historiques de la commune et de la station de Vars. Accès depuis le bourg de Guillestre (situé à une douzaine de km plus bas), par la route du col de Vars.

Pas de grosses difficultés techniques dans les parties cyclables des trois étapes.

L’étape 1 comporte plusieurs courtes sections de portage. La plus pénible se trouve dans la montée au-dessus du col de Serenne (pente raide et terrain à grip parfois incertain...). Le retour sur Vars n’en comprend aucun, à l’inverse des options proposées pour un troisième jour de raid (et dont les sections de montée se font plus souvent à pied qu’à vélo...).

Période conseillée : mi-juin à octobre.

On trouvera sans difficulté sur Internet les coordonnées des gîtes-auberges de Fouillouse et de Saint-Ours, ainsi que du refuge de Chambeyron, commodités appréciables qui permettent de fractionner ce parcours en 3 ou 4 étapes.

Côté italien, le refuge Barenghi (2800 m) est une cabane-bivouac dont la partie couchage s’apparente à une couchette SNCF (étroite, avec lits superposés), augmentée d’un espace cuisine exigu. Seul inconvénient du lieu (splendide au demeurant), l’absence de point d’eau pérenne (source à sec lors de notre passage fin août), en dehors du vaste lac situé en contrebas, sous les pentes terminales du col de la Gypière...