Les balcons de la Fueva

Aux portes d’Ainsa, au pied des contreforts de la Peña Montañesa et du Cotiella, la vallée de la Fueva est un territoire méconnu, qui cache l’une des plus jolies routes cyclotouristes d’Espagne (entre Tierrantona et Graus) et l’un de ses plus beaux villages-belvédères (Muro de Roda).

Située jusqu’à présent à l'écart des circuits de la Zona Zéro, la Fueva est en train de rattraper le temps perdu en offrant désormais plusieurs circuits balisés, en sus du tour du lac de Mediano (classique à la journée de la Zona Zéro d’Ainsa, dont j’avais proposé l’an passé, déjà sur Utagawa, une version longue et améliorée, sur 3 jours).
L’itinéraire proposé (de qualité au moins 4 étoiles par ses paysages et l’intérêt de ses sentiers, qui composent au moins 60 % du circuit) parcourt ces chemins ancestraux, récemment nettoyés et balisés. Une boucle originale, combinant au mieux les plus beaux passages des circuits du coin (tour du lac de Mediano et boucles 46-47, ces dernières ouvertes dans le courant de l'hiver), avec l'idée de maximiser les sentiers et les descentes de choix...

Le circuit se décompose en plusieurs tronçons :

1/ Une piste partant à l'entrée d'Arro rejoint rapidement le sauvage et mystérieux ravin de la Natiella. Superbe section où l'on roule dans le lit même du cours d'eau (souvent à sec). On en sort par un chemin agricole et des tronçons de sentier permettant de rejoindre une piste principale que l'on suivra alors jusqu'au village fortifié de Muro di Roda (10 km depuis Arro ; lieu et belvédère tout simplement exceptionnel...).

2/ Une succession quasi ininterrompue de monotraces (entrecoupés de courts tronçons de piste) fait gagner ensuite la localité de Tierrantona (20 km ; "capitale" de la Fueva ; possibilité de boire un coup et se restaurer en terrasse ou en salle).

3/ L'itinéraire remonte ensuite, après quelques détours partant à la recherche de sentiers joueurs, au second belvédère du secteur, l'ermitage San Salvador (33 km) d'où plonge un sentier rejoignant le vallon de Natiella dont on remonte une seconde fois la plus belle et plus sauvage section, pour gagner la localité abandonnée de La Corona (40 km).

4/ Le très beau tronçon du GR1 fait rejoindre le village de Griebal (restauré en centre de vacances, ouvert seulement en été) puis la route Ainsa - Arro. Par une piste forestière, on remonte alors jusqu'à un col (El Corral de Rasso) d'où part sur la droite un sentier en légère montée (entièrement roulable...). Après le point haut de ce sentier (col Pumariello, 50 km), une première descente rejoint un bref tronçon de piste que l'on emprunte jusqu'au lieu-dit "Sarrau Chico", départ du sentier final dévalant jusqu'à Arro.

A noter que l'on peut encore améliorer la boucle en suivant la seconde descente (longue et plus belle) descendant sur Arro. Du "Sarrau Chico" remonter le sentier et rejoindre la piste gagnant le col de Almuzaras, départ de cette variante hautement conseillée (dont la pluie et la fatigue nous ont privés pour cette fois...).

Départ du village de Arro, à 7 km à l'est d'Ainsa (au bord de la grande route conduisant à Campo, Graus ou Benasque). Compter 3 h depuis Toulouse (via Saint-Lary). Se garer en bord de route, avant d'escalader la courte côte montant au village.

Pas de grosses difficultés techniques, en dehors de certains passages ponctuellement exposés.

Portage limité à quelques courtes sections (la plus longue se situant entre Alujan et Charo).

Boucle exceptionnelle en tous points.

Circuit réalisable pratiquement toute l'année (éviter seulement les temps pluvieux, de neige ou de canicule).

1/ Se reporter aussi au site bttpirineo (circuits 46 et 47) pour accéder aux croquis (très bien faits) indiquant tous les sentiers du secteur (notamment les nouvelles descentes, sur Lecina et La Corona, qui s’intégreront sous peu dans de nouveaux circuits).

2/ Deux possibilités, ma foi fort intéressantes et idéalement bien situées, pour manger, dormir ou boire un verre dans la Fueva (ouvertes toute l'année ; se référer à leurs sites internet pour plus de détails) :
- Casa Puyuelo à Tierrantona (épicerie "Anna" attenante), au bout de 20 km.
- Les Bodegas de Claveria à Humo de Muro (que l'on peut rejoindre depuis Muro de Roda ou l'ancienne ferme de Fumanal, par 2 jolis single-tracks).

3/ A noter enfin que ces 2 adresses sont parfaites pour un WE de 2 jours et les deux étapes suivantes (d'environ 40 km chacune) :
1/ Ainsa-Pueyo de Araguas-Soto-El Corral de Rasso-Arro-Muro de Roda-Tierrantona ou Humo de Muro (utiliser en première partie la trace que j'avais mise en ligne l'an passé "3 jours autour du lac de Mediano" ; puis, à partir du col d'El Corral de Raso, la trace jointe).
2/ Tierrantona ou Humo de Muro-Griebal-El Corral de Raso-Las Cambras-Ainsa (final sympathique le long du GR, via Banaston et Usana).

4/ Sur le versant ouest du sommet où culmine Muro de Roda, plusieurs sentiers ont été récemment nettoyés et permettent de rajouter la boucle (variantes très intéressantes, notamment si l’on passe 2 ou 3 jours dans le coin ; des variantes qui seront intégrées avant l’été dans deux nouveaux circuits 48 et 49, en cours de finalisation dans le secteur) :
- le sentier entre La Corona et Lecina débute par une raide descente en lacets serrés (prudence) qui atteint un fond de ravin d’où l’on gagne rapidement Lecina par une piste remontant en pente douce
- Le sentier entre les ruines du hameau de Lecina et la ferme abandonnée de Casa Montero est globalement réversible (roulable dans les 2 sens).
- On peut conseiller par exemple la boucle (compter 2 h) combinant ces divers sentiers : La Corona-Lecina-Casa Montero-Ministirio-remontée sur Muro de Roda (sentier avec quelques poussages)-redescente sur Lecina (beau sentier dont les premiers mètres longent le flanc ouest de la falaise au sommet de laquelle se dresse Muro))-remontée sur Muro par la piste-descente sur La Corona par le joli sentier plongeant en forêt au nord de Muro (et passant par un très vieil ermitage situé au pied de l’ultime rampe de la piste de Muro). Pas besoin de trace GPS pour se repérer dans tous les cas, car les panneaux indicateurs sont nombreux et empêchent de se perdre...