Bonjour à tous, j'ai l'impression de déterrer ce topic mais je partage quand même mon expérience.
Je viens de réaliser le Grand Tour du Vercors en 4 jours et demi du mardi 8 juillet au samedi 12 juillet 2014. Je suis parti en totale autonomie avec seulement l'eau à ravitailler (je me suis préparé des rations déshydratés complètes et équilibrées, recettes disponibles sur demande). Eh bien déjà pas de problème pour se ravitailler en eau car c'était le mois de juillet le plus pluvieux depuis 15 ans. Malgré la météo calamiteuse c'était une expérience magnifique, une immersion dans la nature (surprendre des troupeaux de chevreuils au crépuscule, se régaler de poignées de fraises des bois) et des pistes super fun!
Pour se loger, j'ai compté sur les refuges, indiqués sur les cartes TOP25 (voir aussi
http://www.refuges.info, et se renseigner dans les office du tourisme) ainsi qu'un arrêt hôtel imprévu mais salvateur pour échapper un peu au mauvais temps.
Je voulais initialement faire le trajet en 4 jours depuis Pont en Royans. Ça faisait rouler toute la journée mais ça paraissait faisable. Grosse erreur: c'était sans compter la météo, les imprévus, les moments où on se perd, etc. Au final ça ne m'a pris qu'une demi journée de plus, mais en faisant de belles coupes dans les tracés rendus impraticables par le mauvais temps. A ce titre la carte 1/75000 Massif du Vercors (TOP 75, couverture verte) fut très utile pour repérer rapidement les liaisons par la route. Si celle-ci est optionnelle, les cartes TOP 25 Autrans (3235OT), Villard-de-Lans (3236OT) et Combe Laval (3136ET) sont absolument indispensables (ainsi qu'une boussole). Avec ces trois cartes on couvre la majeure partie du Vercors, sauf Die.
J'avais un sac à dos de 7kg environ ainsi qu'un porte bagage avec un sac de 12kg environ et mon sac de couchage. Avec le recul c'est beaucoup trop, le porte bagage alourdi trop le vélo qui devient pénible lors des portages (inévitables). Si c'était à refaire j'investirai dans un sac de couchage compact et léger (ce qui implique de partir quand les températures sont clémentes) et en me ravitaillant en nourriture chaque jour (j'économise 5kg), de manière à avoir seulement un sac sur le dos.
Jour 1: de Pont en Royans à la ferme de la Fessole. Tronçons 6 et 7. 45km, environ 9h. Ce sont les tronçons les plus difficiles, qui font perdre énormément de temps en portage/poussage par temps pluvieux. Même par temps sec j'envisagerai de remplacer la montée sur le plateau de Coulmes par de la route (par exemple Gorges de la Bourne mais beaucoup de voitures, sinon voire carte TOP 75). J'envisageai initialement de m'arrêter à la cabane de Nave près d'Autrans, mais j'étais cuit et j'ai du m'arrêter à la ferme de la Fessole (attention ce refuge n'est plus fait pour dormir, les chambres sont condamnées pour travaux).
Jour 2: ferme de la Fessole à Autrans. 12km, 3h. Oui tout ça pour ça! Le passage du Pas de Pierre Taillée avec tout le matos sur l'épaule et sous un déluge fut une véritable épreuve, j'ai failli mettre un terme au trek en arrivant à Autrans frigorifié après une longue descente (mais quand même fun, les sentiers transformés en torrents sont impressionnants mais pas si difficiles à négocier). On s'arrête à l'hôtel, on se repose, regarde Argentine-Pays Bas avec une pizza et on fait le point.
Jour 3: de Autrans à la cabane de Pré Peyret. 70km, 8h. Ça roule enfin! J'ai suivi la route depuis Autrans jusqu'à Corrençon-en-Vercors en passant par Méaudre et Villard-de-Lans. Puis j'ai récupéré le tronçon 3 avant de bifurquer sur la variante Hauts Plateaux du Vercors jusqu'à la cabane de Pré Peyret au pied du Grand Veymont. Cette cabane est habituellement très fréquentée, prévoir (comme d'habitude en fait) une tente ou tarp pour bivouaquer au cas où il n'y a plus de place. Les tronçons 3 et A sont très roulants, on peut en profiter pour mettre la gomme.
Jour 4: de la cabane de Pré Peyret à la cabane de Crobache. 49km, 8h. Encore des pistes sympathiques, sur des domaines de ski de fond. Je me suis perdu autour du Col du Rousset, le balisage était mal indiqué (il n'est pas rare qu'il soit limite!). Heureusement j'avais ma carte et ma boussole.
Jour 5: de la cabane de Crobache à Pont en Royans. 35km, 2h30. J'ai encore coupé par la route en empruntant la D76 qui descend la Combe Laval jusqu'à Saint Jean en Royans. En effet, j'avais plus de frein avant, donc c'était mort pour les sentiers.
Si c'était à refaire, voilà ce que je referai de différent:
- prendre un vélo tout suspendu. Le Vercors c'est le pays de la pierre et du rocher.
- voyager léger. Les portages seront nombreux! Pas de porte bagage, autonomie limitée à une journée d'eau et de nourriture (on trouve facilement de quoi se ravitailler, on traverse régulièrement des villes et villages), juste un sac à dos avec une ou plusieurs grandes gourdes sur le vélo, avec la trousse à outils sous la selle par exp. Le départ et l'arrivée seront également facilités par le faible nombre d'objets à ranger ou vider du sac (et éventuellement à faire sécher).
- prendre son temps. J'ai voulu faire deux tronçons par jour, il faut n'en faire qu'un. Dans ces conditions le GTV prend environ une semaine. Pourquoi? Parce que sinon on est en mode machine et on est toujours stressé par l'idée d'arriver à temps au refuge. L'intérêt de ce genre de trek est aussi de divaguer un peu pour visiter les environs d'un tronçon (plateau de Font d'Urle par exp sur tronçon 5), lever le nez du guidon pour profiter du paysage, cueillir des fraises des bois, etc.
- si vous dormez en refuge, prenez des allume feu, du papier journal et un briquet, on se fait moins chier (il fait parfois humide dans les refuges).
En espérant que mon témoignage vous sera utile, bonne route!
Jon